À la fin de New Moon, Edward demandait Bella en mariage. Rien de moins. Eclipse reprend là où se terminait le film de Chris Weitz, mais c'est David Slade (Hard Candy, 30 Days of Night) qui a pris les rênes de ce troisième volet de la saga Twilight écrite par Stephenie Meyer et scénarisée par Melissa Rosenberg.
Dans cet avant-dernier opus - l'ultime chapitre, Breaking Dawn, fera, lui,
l'objet de deux films signés Bill Condon - la jeune fille hésite plus que jamais entre l'amour d'Edward le plus hot des vampires et celui de Jacob le plus fidèle des loups. Eclipse, c'est Hésitation en français. Un titre bien choisi.
Entre les deux «hommes» de sa vie, Bella balance. Son cœur aussi. Mais il bat. Fort. Preuve qu'elle est toujours vivante, n'a pas été transformée en vampire. Edward n'est d'ailleurs pas convaincu de la nécessité de cette métamorphose. Quant à Jacob, cette seule idée le hérisse.
Le seul point commun entre ces deux prétendants: leur désir de protéger celle qu'ils aiment. Et ils ne sont pas les seuls à afficher ce désir: le clan Cullen au complet œuvre dans ce sens. Pourquoi? «Parce que tous les vampires de notre clan sont en couple depuis longtemps et qu'Edward, lui, est seul. Il a enfin trouvé celle qui pourrait être sa compagne, pour quelques décennies ou pour l'éternité. C'est pour cela que nous prenons soin de Bella», indique Elizabeth Reaser, qui incarne Esme Cullen.
Et elle a besoin de protection, Bella. Parce que Victoria, la vampire rousse, la rebelle dont les Cullen ont tué le compagnon, a mis en place un plan machiavélique pour se venger: elle transforme de jeunes humains en vampires en vue de former une armée de «nouveau-nés» qu'elle lancera sur les traces de Bella. Dans la peau laiteuse du personnage, Bryce Dallas Howard remplace Rachelle Lefebvre - évincée pour des raisons qui demeurent encore obscures.
Robert Pattinson, qui affronte la fille de Ron Howard dans le dernier acte du long métrage, avoue avoir eu bien des problèmes à se battre «contre quelqu'un d'aussi doux et gentil. Mais je n'avais aucun problème avec sa doublure». Quant à la principale concernée, menue et souriante, elle mentionne combien elle craignait, lors de ce duel hautement chorégraphié, de «blesser» son
adversaire: «Vous imaginez, si j'avais abîmé son visage? Des millions d'adolescentes auraient voulu ma mort!» a-t-elle pouffé.
Elle exagère à peine. Twilight, c'est du sérieux. En particulier ce troisième volet, où il est question «de vengeance mais aussi d'alliances», note Peter Facinelli qui incarne le doyen du clan Cullen, faisant référence au fait que vampires et loups, pourtant ennemis ancestraux, combattront ensemble l'armée de Victoria afin de sauver Bella. «Ce récit-là est le plus mûr, avance David Slade. Il s'inspire du roman le plus mûr et nous avons voulu faire le film le plus mûr... et pas seulement parce qu'il compte six ou sept décapitations!»
À ce sujet, la scénariste Melissa Rosenberg - qui signe toutes les adaptations des romans mais est aussi l'une des productrices de la série Dexter, dont elle a écrit plusieurs épisodes - a eu une surprise quand elle s'est mise au travail. Pas une bonne, en tout cas dans un premier temps: «J'étais sûre que ce serait le plus facile des scénarios à écrire: il y a du suspense et de l'action dans le roman. Jusqu'à ce que je réalise que tout cela se trouvait dans le troisième acte seulement.»
Mais la menace, celle que les «nouveau-nés» font peser sur Bella, pouvait être distillée à travers tout le récit. Pour cela, «il fallait quitter le seul point de
vue de Bella - qui est celui que nous avons depuis le début de la série», poursuit la scénariste. Avec la complicité de David Slade, elle a déplacé son angle, le temps de quelques scènes cruciales mettant en scène les ouailles de Victoria.
Lesquelles ne sont pas le seul danger que les «bons» vampires ont à affronter: trois membres du clan Volturi font leur apparition en fin de parcours, comme dans le roman. À leur tête, l'inquiétante Jane incarnée par Dakota Fanning, ravie de pouvoir, pour une première fois en carrière, reprendre un rôle qu'elle a déjà joué. Ce qui n'est pas la seule particularité de l'expérience: «Habituellement, mes proches ne me posent jamais autant de questions sur
un tournage», s'est étonnée celle qui, juste avant la rencontre de presse, a passé son examen d'entrée pour l'université (SAT).
Elle n'en semblait pas peu fière. Tout comme cette «famille» qui s'est formée sur les plateaux de Twilight - et dont Kristen Stewart, Robert Pattinson et Taylor Lautner sont les trois ancres. Ils avaient long à dire sur cette Eclipse - qui n'en est pas une en ce qui les concerne!
TAYLOR LAUTNER (JACOB)«Au bout du compte, je l'ai eu mauvaise», s'amuse Taylor Lautner quand on évoque le fait qu'Eclipse est indéniablement le volet de la saga Twilight où il y a les plus d'action: «Quand on se bat contre les vampires, je suis métamorphosé en loup - donc, je ne suis pas là», regrette celui qui cultive ses muscles comme d'autres leur jardin. Finalement, le moment le plus excitant du tournage a été, pour lui, «celui où j'embrasse Kristen Stewart». Ça, il ne regrette pas. Rire serein de celui qui accueille la célébrité avec une touchante sérénité: pour lui, Twilight est une rampe de lancement extraordinaire ; et il voit «des millions d'avantages de plus que d'inconvénients» à être connu. D'ailleurs, quand on lui demande quel est son plaisir coupable, il joue de franchise et lance gentiment:
«American Idol. Et je ne peux pas croire que je viens d'avouer ça en public!» Honnête, il va même jusqu'à admettre que la maturité plus grande de son personnage, dans Eclipse, ne doit rien au fait que lui-même ait vieilli: «Tout est dans le roman, et c'est ce que les fans veulent voir.» Parlant des fans de la saga, il ne juge pas, constate simplement leur passion. Celle de cette jeune fille, par exemple, croisée en Australie, dont le bras portait le tatouage du Wolf Pack.
«Elle m'a demandé de signer au-dessus, je l'ai fait. Et le lendemain, j'ai appris qu'elle avait fait tatouer ma signature.» Passion, hein?
ROBERT PATTINSON (EDWARD)«La peur de l'échec et le complexe de l'imposteur», s'esclaffe Robert Pattinson quand on lui demande ce qui le pousse à viser le succès. D'un Twilight à l'autre, il semble plus serein avec les médias. Ainsi, à la question «Qu'avez-vous appris
d'Eclipse?» il répond: «À courir correctement.» Amusant, mais vrai. Finies les courses à vitesse grand V (pour vampire) qui sentent les effets spéciaux: devant la caméra de David Slade, il a eu à afficher nerfs et muscles dans ses déplacements - et non plus fluidité esthétique. Ce qui n'enlève pas le caractère immensément romantique de ce personnage qui n'accepte toujours pas d'avoir «perdu» son âme et se montre réticent à l'idée de priver de la sienne celle qu'il aime, Bella, en faisant d'elle une vampire. Et, oui, Robert Pattinson comprend: «Je ne me souviens plus qui a dit ça mais ça allait ainsi: l'âme et le paradis doivent exister parce que les bonnes gens ne sont pas assez récompensées sur Terre. J'ai toujours aimé cette idée», fait l'acteur qui, pour ce troisième volet de la saga, a eu à travailler avec Taylor Lautner et non plus quasi exclusivement avec Kristen Stewart: «Edward est jaloux de Jacob mais dans les premiers films, je ne suis à peu près jamais en présence de Taylor. Dans Eclipse, c'était plus facile de jouer les différents registres de cette émotion puisque nous partageons plusieurs scènes.» Où ils échangent quelques-unes des répliques les plus drôles du film. Et cette fois, c'est volontaire.
KRISTEN STEWART (BELLA)Kristen Stewart l'admet: dans ce film où l'action est plus présente que dans les volets précédents de la saga Twilight, elle a eu la partie facile. «L'action est incontestablement la responsabilité des autres. Moi, je me tiens derrière des gens qui sont plus forts que moi, et je n'ai pas à courir partout comme dans le
deuxième film», rigole la comédienne dont le principal défi, cette fois-ci, a été de grelotter sous une tente alors qu'il faisait une chaleur infernale sur le plateau. Cette scène, où elle frôle l'hypothermie et est réchauffée par le corps brûlant de Jacob sous le regard glacial d'Edward, a pris une éternité à tourner. Et, encore une fois, elle y est pour ainsi dire spectatrice. Ce qui ne signifie pas que Bella soit passive, assure-t-elle: «Elle pourrait être un tas de choses que je déteste mais ce n'est pas le cas. Par exemple, elle n'est pas vraiment enquiquineuse mais il arrive qu'elle en fasse trop. Du coup, elle essaie de se contenir. Parfois, j'aurais envie de lui dire: "Pourquoi n'essaies-tu pas simplement d'être toi-même?" Mais ma chose favorite à son sujet, c'est qu'elle gaffe beaucoup et souvent, et qu'elle s'en fiche», conclut Kristen Stewart qui a eu la chance d'embrasser Robert Pattinson, Taylor Lautner et, dans The Runaways, Dakota Fanning. «Et c'est elle qui embrasse le mieux», a-t-elle rigolé, précisant qu'elle affirmait cela parce que ça fera une meilleure
citation. Avis à ceux qui pensent que la jeune dame n'a pas d'humour.[/size]
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